le nouveau «hit » du moment et tout le monde en parle. Ti Manou, lave latyaw, madan papa… sont presque devenus désuets au profit du nouveau slogan de chœur entendu dans presque tous les recoins de la société. Mais, contrairement aux autres, timoun 2000 paraît beaucoup plus ambigu. Quels sont la face cachée et le bien fondé de ce discours ? Est-ce un conflit générationnel ? Où sont l’État et les foyers de socialisation dans tout ça ? D’entrée de jeu, ayant pour point de repère 2000, Ti moun 2000 se veut toute une construction de réalités objectives et/ ou subjectives à partir desquelles s’identifie la génération 2000. Il peut être inscrit dans une logique de mutations sociales au cours de laquelle les individus ont tendance à idéaliser sa génération, fort souvant au détriment d’une autre.

 

Par ailleurs, le discours « ti moun 2000 » a, dans une certaine mesure, des connotations complexes et ambiguës. Car , qu’on soit messager ou récepteur, il peut s’inscrire dans une logique de marginalisation d’une catégorie de personnes ayant 21 ans au plus, d’une part. En outre, derrière Timoun 2000 se cache une ignominie criante qui a tendance à responsabiliser cette génération des dérives que connaît la société de nos jours. Le sexisme devient un facteur duquel on ne peut pas passer outre. Car les femmes (les filles) paraissent les plus victimes de la diffusion de ces slogans qui promeuvent le dénigrement, la marginalisation, l’irrespect à la dignité féminine. Et d’autre part une logique de valorisation de soi, de se voir être à la mode par rapport aux exigences technologiques, dit-on, du moment. Et du coup, de s’accepter ainsi. Donc le discours devient avoir , mis à part son ambiguïté, un enjeu considérable.

 

Dans une interview réalisée avec un groupe d’élèves de l’institution sain Charles Borromée, nous avons pu classer leur position là-dessus en trois catégories. Une première qui estime être victime de ce discours. Rose Céline Doty, élève de SIV, avoue que ce discours est plein de discrimination et de sexisme. C’est une manière pour les aînés de culpabiliser ma génération du malheur de la société, a-telle ajouté. Pour sa part, Joinise Généus estime que le débat est beaucoup plus complexe. Car, dit-elle, c’est un conflit générationnel où chacun a tendance à surestimer. La 2e catégorie d’élèves ( Jeanna Accenvil, Mikerline Cenostin, Rudenie Jean-Louis) le qualifie de paradoxe et du coup, avance-t-elle, l’idée de faire croire que ce serait un conflit d’ordre générationnel n’a pas de fondement. C’est inconcevable, a martelé Jeanna, de se battre et de battre avec un adversaire pour une même cause.

 

La 3e catégorie pense que c’est la mode et du coup, être fier de l’être. « Je suis fière de l’être parce que cela me fait sentir être à la mode, a déclaré Valencia Duperval. Nous avons hérité de ce que nous a laissés la génération précédente. La technologie a tout dévoilé, poursuit-elle ». Face à ce bouillonnement de sentiment et d’idée, comment réagissent les psychologues, les sociologues… ? En effet, Shelley Charles, étudiante en Histoire à IERAH/ISERSS qualifie de méchanceté le discours. Parce qu’il repose sur une sorte de discrimination juvénile. La dépravation de la société, souligne-t-elle, est la résultante de la faillite de l’État via le Ministère de la Culture et les foyers de socialisation ( la famille, l’école, l’église, la presse…). Tout le monde est responsable de ce que tombe la société. Alors que, Saturne (institutrice) accuse les foyers de socialisation d’être à la base de cette jeunesse qui veut tout faire pour se distraire au détriment des valeurs partagées par la société. En clair, la question de « ti moun 2000 » aurait dû avoir une attention particulière de l’État et des autres institutions ou foyers qui sont là pour procéder à la coercition sociale.

 

Car, c’est leur rôle d’avoir un œil particulier sur les mutations sociales qui marchent, généralement avec de nouvelles aspirations, de nouveaux désirs… Mais la faillite de ces institutions sacralisées fait qu’aucun regard n’est mis sur la qualité des musiques qui diffusent dans les médias, et le message codé généralement masqué par les artistes. Comparer plusieurs générations en fonction de certains critères bien définis n’est pas mauvais en soi. Mais discriminer une catégorie sociale, peu importe les critères avancés, paraît dangereux. Peterson Paul, étudiant en Psychologie à la faculté d’Éthologie avance la théorie de la comparaison Sociale pour justifier que c’est naturel à l’individu de se comparer aux autres. Mais la comparaison latérale mentionnée par Peterson Paul paraît fragile dans la mesure où elle s’assoit sur une forte discrimination et sexisme. Donc, timoun 2000 est le symbolisme d’une société livrée à elle-même où les jeunes, par souci de se distraire, se laissent emmener par tout un tas de discours discriminatoire basé sur le sexe, la précarité du pays. « Fè wana mache » par exemple décrit les précarités de certaines jeunes filles haïtiennes ;et qui deviennent vulnérables à certaines dérives. Ce qui réduit sur leur dignité féminine… Il ne s’agit pas seulement de comparaison sociale, mais toute une jeunesse qui veut à tout prix se distraire. Devant ce carrefour, le Ministère de la culture devrait avoir un regard dans la qualité des musiques et des produits cinématographiques ( films,série, feuilleton…) d’un côté. Et d’un autre côté, la famille, l’école et l’église devrait jouer leur partition si on veut vraiment lutter contre toute forme de discrimination sociale. John Castro JOSEPH, étudiant en Histoire à l’UEH

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Car , qu’on soit messager ou récepteur, il peut s’inscrire dans une logique de marginalisation d’une catégorie de personnes ayant 21 ans au plus, d’une part. En outre, derrière Timoun 2000 se cache une ignominie criante qui a tendance à responsabiliser cette génération des dérives que connaît la société de nos jours. Le sexisme devient un facteur duquel on ne peut pas passer outre. Car les femmes (les filles) paraissent les plus victimes de la diffusion de ces slogans qui promeuvent le dénigrement, la marginalisation, l’irrespect à la dignité féminine. Et d’autre part une logique de valorisation de soi, de se voir être à la mode par rapport aux exigences technologiques, dit-on, du moment. Et du coup, de s’accepter ainsi. Donc le discours devient avoir , mis à part son ambiguïté, un enjeu considérable. Dans une interview réalisée avec un groupe d’élèves de l’institution sain Charles Borromée, nous avons pu classer leur position là-dessus en trois catégories. Une première qui estime être victime de ce discours. Rose Céline Doty, élève de SIV, avoue que ce discours est plein de discrimination et de sexisme. C’est une manière pour les aînés de culpabiliser ma génération du malheur de la société, a-telle ajouté. Pour sa part, Joinise Généus estime que le débat est beaucoup plus complexe. Car, dit-elle, c’est un conflit générationnel où chacun a tendance à surestimer. La 2e catégorie d’élèves ( Jeanna Accenvil, Mikerline Cenostin, Rudenie Jean-Louis) le qualifie de paradoxe et du coup, avance-t-elle, l’idée de faire croire que ce serait un conflit d’ordre générationnel n’a pas de fondement. C’est inconcevable, a martelé Jeanna, de se battre et de battre avec un adversaire pour une même cause. La 3e catégorie pense que c’est la mode et du coup, être fier de l’être. « Je suis fière de l’être parce que cela me fait sentir être à la mode, a déclaré Valencia Duperval. Nous avons hérité de ce que nous a laissés la génération précédente. La technologie a tout dévoilé, poursuit-elle ». Face à ce bouillonnement de sentiment et d’idée, comment réagissent les psychologues, les sociologues… ? En effet, Shelley Charles, étudiante en Histoire à IERAH/ISERSS qualifie de méchanceté le discours. Parce qu’il repose sur une sorte de discrimination juvénile. La dépravation de la société, souligne-t-elle, est la résultante de la faillite de l’État via le Ministère de la Culture et les foyers de socialisation ( la famille, l’école, l’église, la presse…). Tout le monde est responsable de ce que tombe la société. Alors que, Saturne (institutrice) accuse les foyers de socialisation d’être à la base de cette jeunesse qui veut tout faire pour se distraire au détriment des valeurs partagées par la société. En clair, la question de « ti moun 2000 » aurait dû avoir une attention particulière de l’État et des autres institutions ou foyers qui sont là pour procéder à la coercition sociale. Car, c’est leur rôle d’avoir un œil particulier sur les mutations sociales qui marchent, généralement avec de nouvelles aspirations, de nouveaux désirs… Mais la faillite de ces institutions sacralisées fait qu’aucun regard n’est mis sur la qualité des musiques qui diffusent dans les médias, et le message codé généralement masqué par les artistes. Comparer plusieurs générations en fonction de certains critères bien définis n’est pas mauvais en soi. Mais discriminer une catégorie sociale, peu importe les critères avancés, paraît dangereux. Peterson Paul, étudiant en Psychologie à la faculté d’Éthologie avance la théorie de la comparaison Sociale pour justifier que c’est naturel à l’individu de se comparer aux autres. Mais la comparaison latérale mentionnée par Peterson Paul paraît fragile dans la mesure où elle s’assoit sur une forte discrimination et sexisme. Donc, timoun 2000 est le symbolisme d’une société livrée à elle-même où les jeunes, par souci de se distraire, se laissent emmener par tout un tas de discours discriminatoire basé sur le sexe, la précarité du pays. « Fè wana mache » par exemple décrit les précarités de certaines jeunes filles haïtiennes ;et qui deviennent vulnérables à certaines dérives. Ce qui réduit sur leur dignité féminine… Il ne s’agit pas seulement de comparaison sociale, mais toute une jeunesse qui veut à tout prix se distraire. Devant ce carrefour, le Ministère de la culture devrait avoir un regard dans la qualité des musiques et des produits cinématographiques ( films,série, feuilleton…) d’un côté. Et d’un autre côté, la famille, l’école et l’église devrait jouer leur partition si on veut vraiment lutter contre toute forme de discrimination sociale. John Castro JOSEPH, étudiant en Histoire à l’UEH
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