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DE 2010 À 2021 : ONZE ANS DE VIE RESCAPÉE EN HAÏTI
Goudougoudou, goudougoudou !
Il était 4h53 PM environ quand ce bruit luctueux manifeste sa présence dans plusieurs départements géographiques d’Haïti pendant seulement 30 secondes à peu près. Dans moins d’une minute, un cataclysme d’une magnitude 7.3 sur l’échelle Richter a presque tout détruit dont le départ prématuré de plus de 300 000 personnes vers l’Orient Éternel. Les cris d’amertume de la population haïtienne, les départements touchés en particulier, avaient pris une teneur de chœur considérable. Car ayant touché d’une panique d’amplitude à nulle autre pareille, les haïtiens ne pouvaient pas voir autant de victimes et en terme de morts et en terme de blessés,etc. sans tenir compte des monstres dégâts matériels. Pour certains, c’était de la pure illusion attribuée à la fin du monde, due à la méchanceté de certains haïtiens. D’autres pensent que c’était le fruit d’un essai nucléaire venu en dehors d’Haïti.
En outre, la version scientifique de l’événement fait état d’un séisme de magnitude 7.3 sur l’échelle de Richter qui a provoqué tous ces dégâts dans le pays, et dont la faille de Léogane en serait à la base. Ce qui fait qu’en moins d’une minute, des centaines de milliers haïtiens sont tués[1] sans tenir compte des mutilés, des traumatisés,etc. Depuis lors, c’est la complication catastrophique d’une situation de misère, de pauvreté et de désespoir qui sévit dans le pays depuis bien des lustres. Le pays, n’ayant pas vécu un tremblement de terre aussi catastrophique depuis 1842/ Cap-Haïtien, a pu bénéficier d’une solidarité internationale sans précédent.
En effet, les effets de la catastrophe du 12 janvier 2010 sont dus en grande partie aux résultats d’un degré considérable des vulnérabilités d’Haïti par rapport aux risques naturels d’une part. Car les pratiques de construction en Haïti ne répondent pas aux normes parasismiques pouvant nous aider à contrecarrer les éventuels dégâts d’un aléa naturel comme cyclone, tsunami, tremblement de terre,etc. Et d’autre part, le pays n’avais pas connu un séisme aussi terrible dans la région métropolitaine de Port-au-Prince depuis 240 ans. D’où l’ignorance d’une frange de la population haïtienne des véritables manifestations d’un séisme et les éventuels comportements à adopter en ce sens. Du coup, un manque de formation et d’information relative au tremblement de terre avait échappé considérablement l’entendement de la majorité de la population haïtienne au point que certaines organisations internationales dont Terre des Hommes Suisses, ont contribué grandement dans la formation des élèves et enseignants sur les comportements à adopter en cas d’un séisme (avant, pendant et après).
Par ailleurs, les efforts d’une meilleure préparation en cas d’un éventuel tremblement de terre en Haïti n’ont guère bougé. L’Haïtien donne l’impression qu’il oublie que ce n’était pas le tremblement de terre en soi qui a provoqué autant de dégâts dans le pays, mais c’était le fruit de son attitude vis-à-vis de l’espace dans lequel il évolue. À titre d’illustration, le jour du 12 janvier passe comme n’importe quel autre jour dans l’histoire haïtienne. La mémoire des milliers de victimes n’est plus honoré officiellement, sinon que de petites activités isolées. Ce jour qui aurait dû une journée de réflexion et de méditation sur notre mode de construction, de mœurs,etc. passe comme une lettre à la poste. Ce qui, de ce fait, se traduit par une banalisation de la mémoire.
Cette atmosphère d’horreur caractérisée par l’effondrement des maisons, les cadavres sous des pans de mur, les cris des blessés pris au piège était le fruit d’une situation de vulnérabilité atroce mariée avec une certaine ignorance, de l’irresponsabilité et de l’incompétence de nos autorités. Bien que la population haïtienne ait fait preuve d’une solidarité et d’un civisme tout à fait exemplaire lors de l’événement, cela n’empêche pas que les efforts pour améliorer les conditions de vie des haïtiens n’ont guère bougé. Les mêmes pratiques de construction anti parasismique, de pauvreté et de misère continuent à être en vogue dans le pays. Les fonds destinés à reconstruire le pays aboutit à un véritable fiasco au point que le pays n’a pas reconstruit vraiment et les situations d’Haïti n’améliorent guère.
Par ailleurs, les rescapés du cataclysme se trouvent depuis lors confronté à d’énormes difficultés dues à la hiérarchisation sociale d’une part et d’une mauvaise gouvernance d’autre part. Ce qui perdure beaucoup plus l’invivabilité de la plupart des haïtiens dans le pays depuis belle lurette. Durant ces dernières années, en plus des effets du séisme (le souvenir des proches perdus, les handicapés, les malades mentaux, les traumatisés…), le pays vit non seulement dans une instabilité politique fréquente, mais aussi dans une insécurité multidimensionnelle qui a pris une tournure d’envergure au sein de la population. Ainsi, le kidnapping, les tueries, la corruption administrative, le vole, le désespoir sont entre autres les Unes de l’actualité haïtienne. Aucune politique d’aménagement territorial considérable n’a été mise en place en vue de stopper les constructions au près de la mer, au pied des mornes,etc.
Ces onze années marquant le onzième anniversaire du tremblement de terre du 12 janvier 2010 n’ont presque rien changé dans la mentalité d’une bonne partie des Haïtiens. Les productions des cellules de réflexion sont maigres, et la mémoire des victimes sont une fois de plus tuée par les haïtiens eux-mêmes, les autorités en particulier. Aujourd’hui, nous sommes dans un carrefour où l’exigence historique demande à ce que des mesures pragmatiques nécessaires soient prises afin de sortir du joug de la pauvreté tout en étant conscient que ce sortir dépend, d’abord et avant tout, d’une solidarité nationale sérieuse. 12 janvier 2010, nous avons montré que nous pouvons faire beaucoup de choses dans la mis en application de notre civisme, de notre hospitalité. D’ailleurs ces attitudes-là devriont faire partie intégrante de nos valeurs nationales et patriotiques. Donc nécessité d’une UNION nationale pour sauver le pays.
John Castro JOSEPH
Palmiste-a-vin, le 12 janvier 2021
[1] Certains chiffres avancent plus de 300 000 morts, plus de 250 000 blessés sans tenir compte des milliers de traumatisés, de sans-abris, de déplacés,etc.