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L’État ne peut pas restaurer son autorité, alors comment va-t-il restaurer l’autorité de l’école?
Un slogan creux pour lancer la nouvelle année académique qui au départ fait face à de multiples difficultés. Citons-en quelques unes:

Difficultés économiques: appauvrissement total des familles. D’ailleurs le dernier cri du Programme Alimentaire Mondial (PAM) en dit long.”Un haïtien sur deux est en insécurité alimentaire aiguë”. Sa vle di se mwatye moun k ap viv nan peyi a ki pa fouti mete men nan bouch.

Difficultés de déplacements: qui peut se permettre de prendre l’une des principales routes nationales sans courir le risque de ne pas tomber sur un gang?

Difficultés de ressources humaines:
Nombre de professeurs sont obligés d’abandonner les salles de classes pour des raisons diverses. En outre, l’État lui-même n’arrive pas à faire face totalement à ses engagements financiers envers son personnel
éducatif à tous les niveaux?

Difficultés logistiques au niveau des écoles: quel est le résultat des inventaires faits par le ministère pour apprécier la logistique tant pédagogique que physique de nos établissements scolaires?

Une année académique qui s’ouvre avec tous les problèmes que nous connaissons. La situation économique n’a subi aucune amélioration. Les familles continuent de subir la rage des gangs. La libre circulation des personnes et des biens n’est que chimère. Qui peut prétendre prendre l’une des principales routes nationales sans rencontrer un barrage, un poste de payage imposé par les bandits? Seules les autorités en cortège. Même là, ce cortège fera l’objet de tirs et d’affrontements entre policiers et bandits.

Comment le programme d’appui aux parents annoncé à grand renfort de publicité par le ministère de l’éducation nationale a atterri aux parents d’élèves effectivement? À ce stade, est-ce que la grande majorité des familles haïtiennes ne mérite-t-elle pas une aide de l’État pour cette rentrée scolaire spéciale, inédite. La raison est que la décapitalisatiom financière a atteint toutes les couches sociales. Les classes moyennes, les professionnels ont payé un lourd tribut à la gangstérisation du pays. Sans emploi et avec l’anéantissement de toutes les chaînes de production et d’approvisionnement, il n’y a aucun moyen pour ces catégories d’entreprendre, donc aucun revenu pour s’acquitter des obligations familiales et autres.

Pour cette année académique, le gouvernement se devrait d’être inventif, créatif quant aux aides/appuis à accorder aux familles et établissements scolaires au lieu de reprendre les lieux communs.

Un autre élément qui ne devrait pas nous échapper, quel mécanisme a été employé/utilisé par le ministère de l’éducation nationale pour évaluer les déperditions scolaires à tous les niveaux. Nous le savons tous que l’éducation représente le socle principal de la reconstruction du pays, de la refondation de la nation, expression chère à l’actuel ministre de l’éducation nationale et de la formation professionnelle. Si à chaque rentrée scolaire, le pays recense un taux de déperdition en crescendo, alors comment sera la relève? Avec quel outil se fera la refondation?

Quelle Haïti rêvons-nous?
Il appert indispensable que le ministère trouve un modèle fiable capable de nous permettre d’évaluer le taux de déperdition à chaque rentrée académique. Outil indispensable capable de nous aider à penser le développement, à planifier l’avenir et à faire des prospectives.

Se yon mwayen ki pou pèmèt nou konprann si n ap fè jwèt tè ou si n ap pran dispozisyon pou n refè Ayiti, pou n refè peyi a?

Devons-nous souhaiter quand-même une bonne année académique à celles et ceux qui auront le privilège de fréquenter une salle de classe pour recevoir le pain de l’instruction pour cette année académique 2024-2025?

Notre Haïti de demain, notre Haïti rêvée, la refondation gargarisée, restauration de l’école, ce sont et ce seront tous des slogans/coquilles vides si la nation tout entière ne fait pas le serment, ne prend pas l’engagement ferme pour Décréter l’Éducation comme l’un des premiers biens publics sous le contrôle de l’État nou fenk kòmanse ap jwe nan tè, nou fenk kòmanse ap plen lanmè a wòch.

Marcel Poinsard Mondésir
01/10/2024.-

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