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Plusieurs personnes ont été blessées par balles dont un journaliste de Radiotélévision Caraïbes, lors d’une manifestation publique de dizaines de milliers de personnes ce mercredi 20 janvier 2021 pour dénoncer “la mauvaise gouvernance du pays et le respect de la constitution”.
La police nationale a fait preuve d’une rare violence lors de cette manifestation pacifique pour empêcher les participants à exprimer leur ras-le-bol. Finalement, la manifestation a pu aboutir devant l’Ambassade américaine à Port-au-Prince où un message politique a été délivré.
Cette manifestation pacifique a été interrompue en plusieurs occasions par la police nationale qui a fait usage de balles réelles, de balles en caoutchouc et de bonbonnes lacrymogènes pour réprimer les manifestants déterminés à se rendre devant le siège de l’Ambassade américaine à Tabarre.
Au carrefour Poste Marchand et sur la route de l’Aéroport déclarée zone internationale interdite par le Directeur Général a.i de la police nationale, Léon Charles, les policiers ont fait usage à profusion de gaz lacrymogène et de leur arme automatique pour réprimer sévèrement les manifestants déterminés à achever le parcours.
Le sénateur Nènèl Cassis, tout en dénonçant la barbarie de la police, a expliqué les raisons pour lesquelles la manifestation s’est achevée devant l’Ambassade américaine.
Selon lui, le peuple haïtien dans un élan pacifique souhaite dénoncer l’ancienne administration du président Donald Trump qui a soutenu sans failles les dérives totalitaires de Jovenel Moïse au cours des quatre (4) dernières années.
“Il est de la responsabilité de la nouvelle administration américaine de Joe Biden d’en finir avec le régime honni de Jovenel Moïse qui continue d’encourager la violence, le meurtre, le kidnapping, la corruption et autres”, a indiqué Nènèl Cassy, ajoutant que l’élu américain devrait plutôt encourager la jeune démocratie haïtienne, à travers le respect de la constitution d’Haïti.
Le sénateur Youri Latortue a critiqué le comportement de la police qui, selon lui, en plusieurs occasions, a tenté de mettre fin prématurément à la manifestation du jour, par des moyens de violents et illégaux.
Youri Latortue qui est le responsable de la formation politique “AAA” a fait savoir qu’aucune autorité et encore moins un chef de police ne peut prendre sur elle-même la responsabilité d’interdire le parcours d’une manifestation, en dehors des lois haïtiennes.
Il a indiqué que la mobilisation populaire pour forcer au respect des dispositions de l’article 134-2 de la constitution et du décret du 2 mars 2015 se poursuivra jusqu’au départ de Jovenel Moïse, le 7 février 2021.
Pour sa part, André Michel qui était en colère contre la brutalité policière exercée contre les manifestants, n’écarte pas la possibilité que le pays soit bloqué totalement une nouvelle fois pour pousser Jovenel Moïse a rendre le pouvoir a la fin de son mandat constitutionnel, le 7 février 2021.
Il a invité les haitiens à s’approvisionner en nourriture en quantité suffisante pour faire face aux difficultés des prochains jours.
Il a affirmé qu’après ce qui s’est passé ce mercredi 20 janvier, des manifestations spontanées auront lieu de temps en temps et aucun parcours ne sera communiqué à la police qui a fait preuve qu’elle est en service commandé pour le pouvoir en place.
Josué Mérilien, coordonnateur de l’union nationale des normaliens d’Haïti (UNNOH), a dénoncé, quant à lui, le comportement des policiers ensauvagés par un pouvoir criminel qui les utilise à réprimer des mouvements pacifiques visant à réclamer le respect de la constitution.
Il fait savoir que rien ne pourra arrêter la mobilisation populaire pour exiger le respect de l’article 134-2 de la constitution qui fixe la fin du mandat présidentiel le 7 février 2021.
Pour sa part, Dominique St-Eloi, s’est félicite de la participation populaire à la manifestation de ce 20 janvier. Il a affirmé que des paysans, des ouvriers, des syndicalistes, des militants politiques et des personnalités de la société civile ont pris part à la mobilisation.
Selon lui, la manifestation a connu un succès populaire qui dérange le pouvoir en place dont les jours sont comptés.
St-Eloi a fait savoir que le message est passé, mais la mobilisation ne s’arrêtera pas jusqu’à ce que Jovenel Moïse se retire du pouvoir le 7 février 2021.
Des milliers de personnes ont manifesté également à Jérémie (Grand-Anse), aux Gonaïves et à Saint-Marc (Artibonite) pour exiger le respect de la constitution.