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Il est parti sans un éclat. Sans bruit. D’une crise cardiaque. Et un cri s’est élevé, non pas d’un stade, d’un pays ou d’un continent. Non. Le gamin en or a provoqué une clameur mondiale.
Pas de joie. D’effroi.
Au-delà de la planète football.
Les dieux meurent donc aussi.
De partout, ceux qui aimaient le voir, ceux qui le détestaient, ceux qui l’ont toujours redouté et même ceux qui ne s’intéressent nullement au football, ont pris une seconde pour exprimer leur étonnement, leurs regrets, leur admiration.
Même ceux qui sont restés ce mercredi encore ses détracteurs farouches ont pris le temps de saluer son départ.
Toutes les conversations autour de son trépas ont fait un bruit énorme.
Pour une fois, Diego a fait l’unanimité.
Diego Armando Maradona est mort. D’une crise cardiaque. Sans que l’on s’y attende. Même s’il n’y a jamais de mort attendue. Ni de vie éternelle sur terre.
Il a été si souvent annoncé mourant. Il est si souvent revenu de tous ses excès. Il paraissait tellement increvable qu’après sa dernière opération on croyait qu’il s’était tiré d’affaire. Qu’il avait dribblé les mauvais sorts et s’apprêtait à marquer encore des buts dans le match de la vie.
Il n’en sera rien.
L’arbitre suprême a sifflé la fin de la partie. Maradona ne jouera plus pour notre plus grand plaisir et pour l’agacement des autres.
Finies les sorties de cette grande gueule ! Le syndicat des joueurs révoltés perd son patron. Tout s’éteint.
Maradona restera un rebelle. Un divin rebelle. Un dieu du football. Un éveilleur de passions.
Merci pour tout, Diego.
Les cris de joie et les larmes de rage.
Pour la beauté de tes exploits et tes immenses échecs.
Merci pour les chutes, les rédemptions.
Tes erreurs et tes rêves.
Merci pour chaque passe. Pour chaque dribble. Pour chaque coup franc. Pour chaque débordement. Pour ta vista et pour avoir su mouiller tous tes maillots pour notre plaisir.
Merci pour chaque équipe, pour chaque match. Pour chaque espoir de victoire et pour chaque défaite magnifique et amère.
Merci pour Boca, Barcelone, Naples, pour la sélection argentine et pour toutes les autres équipes où comme joueur ou comme entraîneur tu as touché à un ballon.
Bon voyage, Diego, va dans la main de Dieu.